Exercez-vous des violences éducatives ordinaires sans le savoir ?

par Marjorie RAYNAUD pour TF1 INFO
Publié le 1 mai 2024 à 19h00

Source : TF1 Info

La violence éducative ordinaire (VEO) consiste à utiliser la violence physique, psychologique ou verbale envers un enfant dans le but de l’éduquer.
Il peut s’agir de fessées, gifles ou coups, de punitions, menaces ou encore d’humiliation.
En 2019, le Sénat a adopté une loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires, sans pour autant l’accompagner de sanctions pénales.

Dans "violence éducative ordinaire" (VEO), on laisse entendre que l’usage de la violence – peu importe sa forme – serait naturel, mais surtout commun pour éduquer un enfant. C’est évidemment faux. Utilisée par les parents, les proches ou les membres de la petite enfance, la VEO peut exister sous forme de violence physique (fessées, gifles, tapes sur les mains, claques derrière la tête), psychologiques (chantage, privation d’affection, punitions, menaces d’abandon) ou verbales (insultes, humiliations, moqueries…). Malgré la loi adoptée en 2019 par le Sénat visant à interdire les violences éducatives ordinaires, 85 % des enfants en seraient toujours victimes, selon l'association Action Enfance. Alors, comment déceler les limites de ces violences verbales et physiques sur nos enfants ?

Comment identifier et éviter la violence éducative ordinaire ?

D’après la dernière enquête réalisée par l’IFOP (2022) sur la VEO, 79 % des sondés déclarent avoir mis en œuvre au moins une violence éducative pour l’un de leurs enfants au cours de la semaine précédant l’enquête. 65 % admettent en avoir pratiqué au moins deux et 49 % au moins trois. Les violences éducatives les plus répandues sont des violences morales : 55 % des sondés ont révélé "avoir crié très fort après lui", 48 % ont "mis leur enfant au coin ou l’ont puni dans sa chambre". 46 % ont opté pour la privation de quelque chose (dessert, écrans, bonbons, doudou) alors que 42 % des interviewés ont "promis une récompense pour obtenir obéissance."

Le rapport de l’IFOP a révélé une autre information de taille : la pratique des violences éducatives ordinaires s’est répandue dans les foyers de parents ayant eux-mêmes reçu à 73 % des violences physiques durant leur enfance, et à 57 % des violences morales.

Quelles sont les conséquences de la violence éducative ordinaire sur l’enfant ?

Bien que banalisées par certains parents, les violences éducatives ordinaires ne sont pas sans conséquence sur le développement d’un enfant. Elles peuvent augmenter le risque de développer des troubles psychologiques, comme la dépression, l’anxiété ou encore la perte d’estime de soi, ainsi que des troubles somatiques divers tels que les pathologies cardiaques, auto-immunologiques ou cancéreuses. La VEO accroît aussi les possibilités de développer un comportement violent envers les autres, dont ses propres enfants lorsque la victime deviendra parent à son tour. 


Marjorie RAYNAUD pour TF1 INFO

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